Verriales 2009

les plus universels et les plus définitifs.
Ces oppositions inéluctables, ces réalités à doubles faces, l’homme s’ingénie à les apprivoiser et à les maîtriser dans sa démarche artistique pour contribuer à donner du sens à sa vie, pour apporter des réponses aux questions fondamentales.
Son univers de pensées et de sentiments fourmille de concepts positifs - négatifs, à l’image du monde dans lequel il a été projeté. Il prend conscience des oppositions qui s’agitent autour de lui et qui font osciller sa vie vers des milliers de dimensions possibles. Elles deviennent la terre fertile où se nourrit l’expression de son art.
Le réel et l’irréel, le vrai et le faux, le beau et le laid, le certain et l’aléatoire s’opposent en permanence dans sa vision du monde, comme le jour s’oppose à la nuit, le chaud au froid, la droite à la gauche, le nord au sud, le plus au moins, la matière à l’antimatière, le plein au vide.
Cette exploration spontanée des oppositions est alimentée par les perceptions de ses sens et la conscience de ses sentiments. Tout devient débat, sujet à discussion,
source d’angoisse, matière à inspiration.
Le bien et le mal, l’optimisme et le pessimisme, l’amour et la haine, le hasard et la certitude, la mémoire et l’oubli, le réel et l’imaginaire figurent parmi les matériaux de ses œuvres d’art construites au rythme de sa sensibilité toujours en évolution et en ébullition.
Les tensions de ses sentiments l’entraînent dans une quête permanente de nouvelles expressions artistiques.
Son univers contradictoire où s’opposent les positifs et les négatifs, l’homme le reproduit aussi dans le contenu de son œuvre d’art : le noir s’oppose à la couleur, le clair à l’obscur, l’opaque au transparent, le brut au poli, le plat au relief, le grandiose à la miniature, le libre au géométrique, l’abstrait au figuré, …
Et au-delà, ce thème est fait sur mesure pour les véritables sculpteurs utilisant la technique de la cire perdue, où positif et négatif se succèdent, se mêlent et se reproduisent. Certains artistes utilisant la pâte de verre ont su pousser leurs limites technique et artistique au-delà de mes espérances, produisant des œuvres d’excellence.
Autant d’artistes, autant d’expressions personnelles donnent à ces Verriales 2009 une dimension exceptionnelle par l’originalité des œuvres d’art de verre présentées. Dans chacune d’elles, on peut découvrir une part de note propre perception du monde traduite dans une forme éblouissante.
Chaque œuvre d’art est un concentré de positifs et de négatifs maintenus ensemble par le miracle artistique.

Now you see ‘em, now you don’t
C’est comme un numéro d’illusionniste…
Que voyez-vous ?
Est-ce que tout est comme il semble l’être ?
Comment est-ce que je me sens quand je le vois ?
Est-ce vraiment drôle ?
Qu’est-ce qui est important ?
Qu’est-ce qui est nécessaire ?
"Now you see ‘em, now you don’t" satisfait mon esthétique de l’équilibre des contraires. Les homonymes peuvent aussi avoir des sens complètement différents : red/read ou fish scale/weight scale.
En tant que spectateurs, nous sommes constamment en interaction avec les contraires. Pour moi, les choses qui ne sont pas en opposition les unes par rapport aux autres n’ont pas beaucoup d’intérêt. Elles sont comme une mare : sans vie.
Il faut espérer que ce que nous « voyons », contrairement à ce qui est « caché », nous permettra de prendre dans notre vie une décision positive, plutôt qu’une négative.
Moïse parla au peuple d’Israël en ces termes :
« J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui: car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c’est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l’Éternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. »
Deut. 30: 19 20

Cinerary Urn
Le soufflage du verre a quelque chose d'animal : il exige compétence, connaissance, force physique et respect.
Le soufflage est, à ma connaissance, ce qu'il existe de plus proche de l'alchimie.
William Morris

Dream gate
Elles représentent l’un de mes principaux programmes pour une vie entière.

Mystery of the Holy Grail
Elles représentent l’un de mes principaux programmes pour une vie entière.

Choosing Masks

After the Storm
Traversé par des éclairs il y a un instant, l’air sent l’ozone ; au-dessus de nos têtes plane un nuage sombre, tel un intrus dans le ciel d’azur.
Après l’orage, les oiseaux recommencent à chanter pour renforcer le sentiment que toutes les tensions et toutes les menaces ont disparu pour toujours.
Ivo Kren, Conservateur de la collection du verre, Vychodoceske Museum, Pardubice

Siesta 1995
Traversé par des éclairs il y a un instant, l’air sent l’ozone ; au-dessus de nos têtes plane un nuage sombre, tel un intrus dans le ciel d’azur.
Après l’orage, les oiseaux recommencent à chanter pour renforcer le sentiment que toutes les tensions et toutes les menaces ont disparu pour toujours.
Ivo Kren, Conservateur de la collection du verre, Vychodoceske Museum, Pardubice

Window
Mais, en même temps, c’est la « porte » d’un chemin qui s’ouvre, pour qu’à la fin de la vie humaine, l’âme parte vers la lumière de l’éternité.
Une fenêtre de la lumière vers l’obscurité, une fenêtre de l’obscurité vers la lumière.
Ivo Kren, Conservateur de la collection du verre, Vychodoceske Museum, Pardubice

In the Sun
La fenêtre. Depuis des milliers d’années, elle fait partie de l’architecture de l’habitation humaine. De l’antiquité à aujourd’hui, sa forme extérieure a complètement changé mais son rôle est toujours le même. Elle nous laisse observer les alentours à travers elle, sans que l’on devienne partie prenante de l’action. La fenêtre représente la frontière entre la sécurité familière du privé et les dangers des alentours étrangers. C’est une « porte » que l’on peut fermer à tout le négatif venant de « l’extérieur », et empêcher la folie du monde d’envahir notre calme intérieur.
Mais, en même temps, c’est la « porte » d’un chemin qui s’ouvre, pour qu’à la fin de la vie humaine, l’âme parte vers la lumière de l’éternité.
Une fenêtre de la lumière vers l’obscurité, une fenêtre de l’obscurité vers la lumière.
Ivo Kren, Conservateur de la collection du verre, Vychodoceske Museum, Pardubice

Kairos II
Nulle autre matière que le verre n´est plus à même de nous faire parvenir simultanément à l´intérieur et à l´extérieur. C´est en franchissant cet obstacle transparent, que nous passons du réel à l´imaginaire, de l´espace physique à l´espace mental.
Derrière une vitre, le monde prend ses distances, il se donne à voir comme un souvenir, comme une image à la fois proche et lointaine qui nous plonge dans des rêveries mélancoliques.
Le verre est au temps ce que le bronze et le marbre sont à l´espace : il confère une matière à l´espace mental, une chair à la durée.

AURA
Ce rêve s’est tellement emparé de moi qu´il a donné naissance à mes œuvres "AURA I" et "AURA II" qui correspondent tout à fait au thème de cette année. En réalité, l´Aura ne peut être envisagée que par les "concernés", ceux qui ont acquis les connaissances appropriées sur les champs d´énergie de rayonnement constant qui émanent de l´homme, des êtres vivants et non-vivants, et qui varient en couleurs et en proportion selon les états intérieurs. Par exemple, la couleur bleu représente la vérité, le sérieux, parfois même la capacité de voir clairement, calmement.
Je suis sûre que mes nouvelles sculptures émettent un rayonnement qui influe sur les émotions et que celui qui les possèdera sera en mesure de les apprécier comme une sorte de thérapie.

Soul Bridge
Après l’opération chirurgicale de ma tête qui me débarrassa de la tumeur conséquente, quoique bénigne, qui avait, pendant de longues années, assombri mes pensées quotidiennes et m’avait plongée dans une dépression de plus en plus profonde -sans que j’ai la moindre idée de sa cause-, j´ai vécu une merveilleuse expérience, qui peut difficilement être décrite par des mots. Une nuit, j´ai soudain vu une aura brillante et radieuse s’élargissant ; et plus sa luminosité augmentait, plus la grisaille diminuait.
Ce rêve s’est tellement emparé de moi qu´il a donné naissance à mes œuvres "AURA I" et "AURA II" qui correspondent tout à fait au thème de cette année. En réalité, l´Aura ne peut être envisagée que par les "concernés", ceux qui ont acquis les connaissances appropriées sur les champs d´énergie de rayonnement constant qui émanent de l´homme, des êtres vivants et non-vivants, et qui varient en couleurs et en proportion selon les états intérieurs. Par exemple, la couleur bleu représente la vérité, le sérieux, parfois même la capacité de voir clairement, calmement.
Je suis sûre que mes nouvelles sculptures émettent un rayonnement qui influe sur les émotions et que celui qui les possèdera sera en mesure de les apprécier comme une sorte de thérapie.

Morning in the Park
Les paysages de jour et de nuit sont un monde de contraires, transformé par la lumière et l’obscurité.
La lumière c’est la sécurité, les ténèbres, l’inconnu.
La nuit tombée, les endroits bien connus deviennent des territoires mystérieux et étrangers.
La sécurité du jour est remplacée par une tension vigilante, dans l’attente de ce que cachent les ombres noires infinies.
Cependant, la lumière se révèle déchirante et blessante là où l’obscurité miséricordieuse couvre tout ce qui a été bouleversé sous le manteau de velours du silence.
Rien n’est défini à l’avance et immuable dans son essence. Ni dans le paysage, ni chez l’homme.
Ivo Kren, Conservateur de la collection du verre, Vychodoceske Museum, Pardubice

disques orangé gris blanc branche de buis
En ce qui me concerne, je n’ai pas encore l’intention d’aborder la technique du moulage, qui pour ce que j’en ai entrevu, ne correspond ni à mes possibilités techniques, ni à ma façon de travailler.
Quand j’allume le four de fusion, les petits éléments de formes basiques que je travaille alors, disques ou cylindres, cubes ou triangles ne sont que les lettres d’un alphabet coloré qui, une fois assemblées, formeront les mots d’une histoire.
L’histoire commence au moment où j’ai sous les yeux tous ces « petits bouts de verre » et que je peux les manipuler, jusqu’à être satisfaite du résultat.
Ensuite, il faut temps et patience pour le travail à froid, et accepter l’aléatoire dans le résultat des « fusing ». Autant de bonnes que de mauvaises surprises, au vu de ce qui était attendu ou espéré.
Etrangement, les « mauvaises surprises » sont très souvent des éléments positifs qui ouvrent d’autres voies à explorer, que l’on n’aurait même pas imaginées.
Cette année pour des raisons personnelles et familiales, le temps - toujours lui - que j’ai pu consacrer à mon travail d’atelier fut fortement diminué et respecter les engagements pris, un pari hasardeux et difficile à remporter… Mais je pense avoir donné ma vision du thème, autant sous forme d’ébauches que de représentations abouties.
Qu’elles vivent donc leur vie ainsi !

A Negative and Positive Relationship

Still life with books’ #R1496
Cette année, je continue à développer une série basée sur des empreintes de livres. Utilisant les moulages en cire perdue, j´ai recréé une forme de livres dans le positif et le négatif.
Nous voyons l´image positive en regardant à travers le verre ou par réflexion interne dans le verre : ainsi la forme n’existe-t-elle que comme une sorte d´illusion. Quand nous regardons la forme réelle de l´extérieur du verre, nous voyons l´espace négatif devenir une forme abstraite.
Ce jeu entre positif/négatif, abstrait/figuratif, réalité/illusion représente une recherche riche et intéressante sur la manière dont nous percevons un objet familier.
Pourquoi les livres ? Ce sont des objets de tous les jours qui, dans ma maison, font partie du paysage. Ils symbolisent la connaissance, l´étude, l´imagination, le plaisir et une « bonne lecture ». Ils sont petits et sans prétention mais peuvent contenir des mondes et le grand pouvoir des idées.
Colin Reid

Still life with books #R1486
Cette année, je continue à développer une série basée sur des empreintes de livres. Utilisant les moulages en cire perdue, j´ai recréé une forme de livres dans le positif et le négatif.
Nous voyons l´image positive en regardant à travers le verre ou par réflexion interne dans le verre : ainsi la forme n’existe-t-elle que comme une sorte d´illusion. Quand nous regardons la forme réelle de l´extérieur du verre, nous voyons l´espace négatif devenir une forme abstraite.
Ce jeu entre positif/négatif, abstrait/figuratif, réalité/illusion représente une recherche riche et intéressante sur la manière dont nous percevons un objet familier.
Pourquoi les livres ? Ce sont des objets de tous les jours qui, dans ma maison, font partie du paysage. Ils symbolisent la connaissance, l´étude, l´imagination, le plaisir et une « bonne lecture ». Ils sont petits et sans prétention mais peuvent contenir des mondes et le grand pouvoir des idées.
Colin Reid

Dulcius ex asperis

Element of Fire
L’expérience humaine est comme la spirale d’un tourbillon qui nous entraîne dans l’inconnu du monde environnant et des recoins perdus de nous-même. La peur de cet inconnu, de la face cachée des choses, se mélange avec le désir de connaître la vérité, quelle qu’elle soit.
La chute dans ce gouffre, comporte elle aussi en soi le moment enivrant de la liberté du vol, comme l’amour, lui aussi, comporte en soi, depuis le commencement, la crainte amère d’une déception possible.
Ivo Kren, Conservateur de la collection du verre, Vychodoceske Museum, Pardubice

Torso
de Gizela.
Son Torso nous invite à le découvrir sous des angles techniques, visuels mais aussi intellectuels.
La couleur opaline, qui varie suivant l´intensité lumineuse environnante, nous dévoile à travers ses changements subtils la personnalité complexe de l´artiste, qui ne recherche pas l´effet immédiat chatoyant du matériau mais l´utilise dans son expression artistique...

Balance
Pensez à notre dépendance des forêts et des plantes pour l´oxygène que nous respirons.
Au rythme où les hommes peuplent le monde, consomment ses ressources et réduisent en cendres les forêts, nous pourrions manquer d´air avant d’avoir épuisé l´eau potable. Voilà un point de vue pessimiste ou négatif).
Un être humain peut survivre 3 semaines sans nourriture, 3 jours sans eau, mais seulement 3 minutes sans oxygène. Cela signifie que, en tant qu’espèce, nous devons accepter le fait que les humains et toutes les créatures sont en symbiose avec la nature (en particulier les plantes et les arbres).
L’œuvre que nous présentons cette année, Balance, est un rappel de notre importante dépendance aux arbres.
Pour « Positive/Negative Space », nous avons décidé de présenter l´arbre en le retirant du verre. Son absence renforce cette affirmation.
Nous avons couvert la sculpture de couches d’images de la vie et de la nature. Nous avons épluché l’écorce terrestre pour révéler le temps et l´histoire. Au cours des années, l´homme a construit et érigé des millions et des millions d´arbres artificiels.
La nature a été le fil d’Ariane de notre travail et représente une cause que nous pensons indispensable de soutenir. La protection de l’environnement doit primer et être au centre des politiques de nos sociétés et de gouvernement. Il se peut que nous ayons tous un peu de sang sur nos mains mais, en changeant d´attitude, en réorientant certaines ressources et en travaillant dur, nous pouvons parvenir à un équilibre positif sur la Terre.

La Ville
La première, La ville, renferme à l’intérieur tous les motifs de notre environnement extérieur (verdure, air, architecture) et son extérieur, lisse, véhicule tous les sentiments contraires.
La deuxième, une de mes Aphrodite, présentant cette fois une crevasse, exprime la tension entre la matière et le monde environnant.

La Fente de l´Aphrodite
La première, La ville, renferme à l’intérieur tous les motifs de notre environnement extérieur (verdure, air, architecture) et son extérieur, lisse, véhicule tous les sentiments contraires.
La deuxième, une de mes Aphrodite, présentant cette fois une crevasse, exprime la tension entre la matière et le monde environnant.

Tower with Leaves
Il avait poursuivi en expliquant que quand il vous regardait, il ne pouvait pas tout voir de vous. Il vous scannait de haut en bas, regardant votre nez, vos lèvres, par-dessus votre épaule, puis votre poitrine, votre ventre, vos genoux, le long de votre jambe, vos pieds jusqu’au bout de vos orteils.
Si je me souviens bien, il dit à peu près ceci :
"Nous voyons des fragments de l’autre et nous les assemblons. Mais si je veux vous voir en entier, il faut que vous vous éloigniez : nous avons besoin d´espace entre nous. De l’autre côté de la rue, je peux aussitôt vous voir en intégralité, mais je vois aussi cette immense espace-atmosphère qui vous entoure, vous pénètre et vous comprime."
Cette pensée ne m´a jamais quitté. Avec elle, j´ai commencé à réaliser que, plutôt que de penser à la sculpture, on pourrait espérer apprendre à penser sculpturalement.
Extrait d’un article de Charles Ray
(New York Times, 7 Octobre 2001)

3 étages… 3 histoires
Ou bien trop d’espace négatif et pas assez d’espace positif ?
Comment y trouveriez-vous votre place ?
Vous sentiriez-vous à l’aise ?
Ou bien vous sentiriez-vous mal à l’aise ?
Aimeriez-vous être à l’extérieur ?
Ou voudriez-vous être à l’intérieur ?
Quel est le rapport parfait entre positif > négatif ?
Négatif > positif ?

Double Darling
Dedans à l’extérieur — Dehors à l’intérieur LA LUMIERE DONNE UN SENS

Before and After
mais le négatif est également là.
Le passage de l’un à l’autre nous fait sentir en vie.
La seule constante est le changement.

Sanctuary
En permettant le développement de théories astrophysiques de l’espace profond, le miroir lui-même donnait structure et forme au vide inconnu : il transformait l’espace négatif en positif. D’emblée, beaucoup se demandaient si cette transformation ne serait pas beaucoup trop révélatrice, si sonder davantage l’origine des temps ne dévaluerait pas l’expérience humaine, en emportant le mystère du cosmos.
Néanmoins, plus nous découvrons, plus nous nous émerveillons. Plus nous allons loin dans nos explorations, moins nous avons l’impression de savoir. Oui, le miroir nous a permis d’observer le spectre des couleurs dans les étoiles, d’explorer les lointaines galaxies, de connaître les « trous noirs » et la « matière sombre », mais cela n’a pas simplifié notre compréhension. Au contraire, nous en avons vu juste assez pour commencer à nous poser des questions supplémentaires.
L’espace positif, le connu, est une structure à partir de laquelle nous pouvons commencer à envisager l’inconnu sans risque. L’espace négatif, le vide, est le domaine de nos rêves, notre imagination et notre esprit d’aventure. C’est l’union des deux qui vient ajouter beauté, vénération et mystère à toute chose.
Sanctuary (Section 1, Detail 2), une interprétation à l’échelle 1/2 du miroir originel, cherche à capturer le miroir au moment de sa mise en service, moment où l’inconnu devient connu ou, comme le disent les astronomes lors de la première utilisation d’un télescope, « à la première lumière ».
La physique a défini la conception du Disque de Palomar. L’espace négatif de sa structure crée un environnement révélant les caractéristiques physiques de la lumière.
En tant que créateur de verre, je me suis efforcé de réaliser de tels espaces. En tant qu’individu, je les recherche comme sanctuaires.

Vertical Block Mould
Au début des années 90, je jouais avec les différents homophones dans la formulation d´un titre, comme dans Waist-Waste [taille-déchets]. La forme positive de la section du tour de taille d’un humain est recouverte par la surface négative du moule perdu qui a servi à la mouler.
Les deux pièces présentées dans cette exposition sont nées de la forme de la mailloche, outil employé par le souffleur de verre pour stopper le verre fondu aux toutes premières étapes de soufflage d’une bulle.
Dans Vertical Block Mould, la colonne ou la forme moulée contient la forme creuse, ou négative, d´une mailloche. A côté de la colonne en deux parties, repose en positif la forme identique à celle qui a été retirée du moule. L´extrémité du manche est légèrement courbée, suggérant son extrusion physique
La verticale agit également en tant que métaphore pour les concepts ou les idées de certains, l´horizontale pour le processus de la fabrication.

Horizontal Block Mould
Au début des années 90, je jouais avec les différents homophones dans la formulation d´un titre, comme dans Waist-Waste. La forme positive de la section du tour de taille d’un humain est recouverte par la surface négative du moule perdu qui a servi à la mouler.
Les deux pièces présentées dans cette exposition sont nées de la forme de la mailloche, outil employé par le souffleur de verre pour stopper le verre fondu aux toutes premières étapes de soufflage d’une bulle.
Dans Horizontal Block Mould, la forme positive de la mailloche et le moule ne font encore qu’un, à ce stade là.
La verticale agit également en tant que métaphore pour les concepts ou les idées de certains, l´horizontale pour le processus de la fabrication.
Prélude
Splendeur de la Méditerranée, immensité des collines ; au fond du
golfe, la ville parfaite…
Dans toute rencontre humaine, un moment culmine, jamais dépassé…
Je refuse et renvoie à plus tard le moment de retourner dans les
embouteillages de Marseille…
Et si on se quittait, maintenant ! Pour toujours…
… Navré… Désolé… Des mots… Plus rien à dire… J’assiste au triomphe
implacable de ses impossibilités.
Mémoire, présent, demain, traversent en permanence l’atelier…
Serge regarde mon lieu de travail comme toujours, en silence… Il n’a pas
besoin de mots dans ces instants là, il comprend tout, prend la mesure
de l’énergie, évalue les blessures, constate les blocages, errances,
recherches … je lui parle du mythe d’Ariane, de ses démêlés avec
Thésée ! Aux portes du labyrinthe, elle reste en attente, dehors et
dedans, présente et absente ! Sans perdre le fil ténu de son lien qui
se déroule et s’enfonce au cœur de l’inconnu… Amour scellé dans la
distance, éloignement subtil, impossible fusion…
« Tu sais, me dit-il soudain, le prochain thème des Verriales sera :
positive and negative space » !
Lurs, 22 mai 2009
Raymond Martinez
Péripétie
Splendeur de la Méditerranée, immensité des collines ; au fond du
golfe, la ville parfaite…
Dans toute rencontre humaine, un moment culmine, jamais dépassé…
Je refuse et renvoie à plus tard le moment de retourner dans les
embouteillages de Marseille…
Et si on se quittait, maintenant ! Pour toujours…
… Navré… Désolé… Des mots… Plus rien à dire… J’assiste au triomphe
implacable de ses impossibilités.
Mémoire, présent, demain, traversent en permanence l’atelier…
Serge regarde mon lieu de travail comme toujours, en silence… Il n’a pas
besoin de mots dans ces instants là, il comprend tout, prend la mesure
de l’énergie, évalue les blessures, constate les blocages, errances,
recherches … je lui parle du mythe d’Ariane, de ses démêlés avec
Thésée ! Aux portes du labyrinthe, elle reste en attente, dehors et
dedans, présente et absente ! Sans perdre le fil ténu de son lien qui
se déroule et s’enfonce au cœur de l’inconnu… Amour scellé dans la
distance, éloignement subtil, impossible fusion…
« Tu sais, me dit-il soudain, le prochain thème des Verriales sera :
positive and negative space » !
Lurs, 22 mai 2009
Raymond Martinez

bleu vert, bleu jaune, boule approximative sur socles cercles
En ce qui me concerne, je n’ai pas encore l’intention d’aborder la technique du moulage, qui pour ce que j’en ai entrevu, ne correspond ni à mes possibilités techniques, ni à ma façon de travailler.
Quand j’allume le four de fusion, les petits éléments de formes basiques que je travaille alors, disques ou cylindres, cubes ou triangles ne sont que les lettres d’un alphabet coloré qui, une fois assemblées, formeront les mots d’une histoire.
L’histoire commence au moment où j’ai sous les yeux tous ces « petits bouts de verre » et que je peux les manipuler, jusqu’à être satisfaite du résultat.
Ensuite, il faut temps et patience pour le travail à froid, et accepter l’aléatoire dans le résultat des « fusing ». Autant de bonnes que de mauvaises surprises, au vu de ce qui était attendu ou espéré.
Etrangement, les « mauvaises surprises » sont très souvent des éléments positifs qui ouvrent d’autres voies à explorer, que l’on n’aurait même pas imaginées.
Cette année pour des raisons personnelles et familiales, le temps - toujours lui - que j’ai pu consacrer à mon travail d’atelier fut fortement diminué et respecter les engagements pris, un pari hasardeux et difficile à remporter… Mais je pense avoir donné ma vision du thème, autant sous forme d’ébauches que de représentations abouties.
Qu’elles vivent donc leur vie ainsi !

fusing 2 éléments creux et bosses petits cubes
En ce qui me concerne, je n’ai pas encore l’intention d’aborder la technique du moulage, qui pour ce que j’en ai entrevu, ne correspond ni à mes possibilités techniques, ni à ma façon de travailler.
Quand j’allume le four de fusion, les petits éléments de formes basiques que je travaille alors, disques ou cylindres, cubes ou triangles ne sont que les lettres d’un alphabet coloré qui, une fois assemblées, formeront les mots d’une histoire.
L’histoire commence au moment où j’ai sous les yeux tous ces « petits bouts de verre » et que je peux les manipuler, jusqu’à être satisfaite du résultat.
Ensuite, il faut temps et patience pour le travail à froid, et accepter l’aléatoire dans le résultat des « fusing ». Autant de bonnes que de mauvaises surprises, au vu de ce qui était attendu ou espéré.
Etrangement, les « mauvaises surprises » sont très souvent des éléments positifs qui ouvrent d’autres voies à explorer, que l’on n’aurait même pas imaginées.
Cette année pour des raisons personnelles et familiales, le temps - toujours lui - que j’ai pu consacrer à mon travail d’atelier fut fortement diminué et respecter les engagements pris, un pari hasardeux et difficile à remporter… Mais je pense avoir donné ma vision du thème, autant sous forme d’ébauches que de représentations abouties.
Qu’elles vivent donc leur vie ainsi !

Analogie IX
C’est à travers le moule, par ricochet à travers les bords de la membrane translucide du verre qui en est l’expression révélatrice, que s’observe la façon dont la négativité engendre la positivité et, inversement, la façon dont la positivité révèle la négativité.
La membrane translucide est l’interface où s’articulent, d’une part, la temporalité propre au devenir de l’oeuvre et à l’expression du geste et, d’autre part, la spatialité propre à l’aboutissement de l’oeuvre et à la téléologie immanente de la morphologie. Cette interface est dès lors à considérer soit comme le moule proprement dit de la sculpture, qui englobe la morphologie et la maintient en place, assurant la fonction isolante et discriminatoire (l’individualisation du champ sensoriel comme chose) ; soit comme l’enveloppe, la frontière de son propre devenir assurant la fonction individuante et intégrante (l’individuation du champ sensoriel comme objet). La contiguïté qui s’établit instaure une zone de transmission continue où la positivité de la forme et la négativité du moule sont saisies dans une seule figure, en l’occurrence dans la membrane translucide, qui négocie constamment l’apparition de la chose et l’objet dans l’apparition.
William Fiers
Extrait de « La sculpture de verre comme monde de lumière »
Revue Protée, Volume 31, N°3

Charles
Mes sculptures sont proches de la métaphore ludique, symbolique abrégée entre l´imagination de l´enfant et la subconscience psychique des adultes.
Dans ce cycle, je recherche la conscience de l’évènement humain, des choses avec lesquelles nous vivons et sans lesquelles nous ne serions pas. Pour mon expression, j´utilise deux matériaux, le métal et le verre, dont le rendu et qualité visuelle sont absolument différents.

The Portal
Pour moi le processus créateur à trois dimensions est dirigé et inspiré par un besoin de réaliser l´interprétation et le développement formel et conceptuel des dessins de recherche. Ces dessins, conceptions et motifs sont dérivés d´une tendance innée à l’introspection et au désir de communiquer, symboliquement et visuellement. Mes œuvres à deux dimensions permettent et favorisent le flux de la réflexion individuelle et déclenchent la création de constructions et d’imaginaires narratifs. Moyens facilitant l´expression et la réponse artistique immédiates, mes dessins au crayon me suggèrent également des formes, des rapports spatiaux, et un sens de l’imagerie en plusieurs couches.
Ma manière de fabriquer et poser des couches sculpturales d’images, figuratives et décoratives, dans mon œuvre à trois dimensions, explore activement l´utilisation de l´espace positif et négatif. Le spectateur est encouragé à participer à tous les aspects formels de l’œuvre, en orientant son regard à travers des portails ou des fenêtres qui dévoilent une imagerie ou des indices au delà d´une apparente façade. J’offre peut-être un aperçu illusoire et une description manifestement personnelle de différents niveaux de l´existence, de royaumes de conscience, ou d´états d´esprit. Mes figures stylisées semblent parfois confiantes, fortes et proéminentes ; leur présence ou leur identité peuvent être alternativement cachées et déguisées, évoquant l’introversion et la vulnérabilité. Le verre peint, avec une emphase sur la qualité des surfaces, l´attention aux détails et un besoin de transmettre une sensation d’une translucidité onirique, est l’une des matières les plus appropriées et les plus fascinantes.
The Portal peut, à première vue, attirer l´attention par l´emploi et la combinaison de tonalités chaudes et d’une inhérente luminosité vitreuse, dans une tentative pour pousser le spectateur à confronter les représentations idéalistes de la nature, du paysage et de la renaissance. Alors que l’œuvre suggère de prime abord une prise de conscience et un sentiment d’appartenance, elle nous révèle ensuite l’existence d’un niveau plus profond de signification, lorsque nous découvrons le torse d´un être solitaire, interrogatif. Ce motif, courant dans mon vocabulaire artistique, semble pour toujours séparé de son destin, ou dans les limbes. Le refus de concéder la défaite face à l´adversité et à un objectif manquant de clarté oblige son esprit à atteindre la paix intérieure, la compréhension et l´espoir.
Verre thermoformé, résine, huile

Présence de l´absence
W.R. Bion, Cogitations.
Espace positif, espace négatif…vide et plein, concave et convexe…Dans la litanie des variantes, je m’arrête sur le couple « Présence et absence ».
Il semble évident que le vide ne peut se concevoir que par la matière. Ou tout du moins, c’est ainsi que j’approche, concrètement, la notion. Le vide, le creux, ici, la niche, suggère chez l’homme un désir de comblement. Naturellement portés vers la possession, nous supportons difficilement l’horror vacui, peut-être en ce qu’il est le miroir de notre vanité.
Notre satisfaction se fait pleine, lorsqu’un mur est «empli» de tableaux, un jardin «agrémenté» de plantes, une vie, de «connaissances» et d’«expériences». Notre civilisation ne cultive guère l’art du dépouillement, de la solitude…
Se confronter à l’absence matérielle, au vide, conduit l’esprit à évoquer une présence révolue, suggérée ou fantasmée. Cette démarche est porteuse d’espace virtuel, de matière. En cela, je crois que le vide possède une substance non négligeable, que chacun est libre d’interpréter à sa manière.
Certains théologiens proposent, paraît-il, comme définition de Dieu, un «vide en attente» .
Ici, le granite est en attente d’épiphanie.
Mon utopie - Albert Jacquard

Modulated Linear Blue, Green and Rosa
L’œuvre comprime l´espace, de manière visuelle et philosophique, apportant une dominante ambiguë aux bandes négatives, claires et apparemment claires, parmi les diverses bandes colorées placées au-dessus et en-dessous des claires.
Comme dans la majeure partie de mon travail, Modulated Linear Blue, Green and Rosa représente une vision détaillée d’un équilibre cosmique — une perspective horizontale de l’infini.
C´est une pièce faisant partie d´une expression de dialogue artistique personnel dans une série de toute une vie.