Serge MANSAU

Né en / Born in 1930 – France –

Centre de Création Industrielle, France

Centre National d’Art et de Culture, Georges Pompidou, Paris, France

City of Noisy Le Roi

Galerie Internationale du Verre, Serge Lechaczynski, Biot, France.

CAREER

Designer for perfume bottles of the major fashion designers:

Capucci, Lancôme, Molyneux, Christian Dior, etc.

Les oeuvres de Serge MANSAU

Fragments nomades
Le 16/06/2010

Aux temps anciens d’étranges individus bardés d’un drôle d’attirail battaient la campagne de France. Ampoules, ficelles, turbans, flasques et grimoires les paraient en une bizarre armure où l’éphémère le disputait au matériel : c’étaient les marchands d’Orviétans qui distillaient leurs médecines et leurs sciences aux chalands crédules. Ils vendaient du rêve et de la sorcellerie. Et le pouvoir de guérir ou de raccommoder les peines de cœur. Ils donnaient même la force d’échapper à quelques maléfices semés par des jaloux. Ils vendaient de l’espoir, du vent et des légendes que l’on se contait plus tard au coin de l’âtre. Serge Mansau crée des légendes et des contes comme un navigateur au long coeur de retour de traversées océanes, comme un baladin dont la besace est riche en chanson, comme un artisan de l’indicible et de l’infini qu’il faut enfin mettre en forme. Les statuettes, ces “Fragments Nomades”, dont il poudroie son chemin, s’ornent d’une “armure” de gris-gris, de fioles et de fiasques qui courent sur leur silhouette longiligne comme des cartouchières. Leurs apparences respirent du côté de l’Afrique, de l’Océanie, de l’au-delà des étoiles. Sortis d’un imaginaire primitif, ce sont des reliefs de dessins rupestres que l’artiste ressuscite du fond des âges. On les croit immobiles, elles se meuvent dans le silence de la nuit, dans l’univers de la fantasmagorie, de l’opaque et de la transparence. Tribu implacable et odorante dont les habits sont colorés de poudres de terre et de verre. Les fragrances viennent ajouter le souvenir à cette horde barbare, cette mémoire olfactive que Serge Mansau traque sans relâche et qu’il cherche à matérialiser dans une alchimie légère et pénétrante où se mêlent les objets et les émotions dans d’abracadabrantes architectures et de savantes constructions. Il y a du magicien chez ce sculpteur qui n’hésite pas à inventer des rites. Mais n’y a-t-il pas de la peur, de la frayeur à trop invoquer les Dieux. Le démiurge reste un homme : il ne volera pas aujourd’hui le secret du feu, il ne défiera les cieux et repliera ses ailes, modeste Icare, réaliste Icare. Seule une statuaire monte la garde à la porte des étoiles et lance dans l’espace des traits de verre, pics de glace immortelle. Elle veille sur nos repos, éloigne les cauchemars. Les “Fragments Nomades” peuplent nos déserts dans l’attente d’autres marchands d’orviétans à croire, dans l’impatience d’histoires de devenir. - Philippe Carteron

Le Meilleur Fils
Le 17/06/2008
Dimensions : H 205 x L 200 x P 50 cm
Le meilleur fils

Une histoire éthiopienne nous montre un vieil
homme qui, sur le point de mourir, appela ses trois
fils et leur dit :
« Je ne peux pas diviser en trois ce que je possède.
Cela laisserait trop peu de bien pour chacun de vous.
J’ai décidé de donner tout ce que j’ai, par héritage, à
celui qui se montrera le plus habile, le plus intelligent.
Autrement dit : à mon meilleur fils. J’ai posé sur la
table une pièce de monnaie pour chacun de vous.
Prenez-la. Celui qui, avec cette pièce de monnaie,
achètera de quoi remplir la case, aura tout. »

Ils partirent. Le premier fils acheta de la paille, mais
il ne parvint à remplir la case que jusqu´à mi-hauteur.
Le deuxième fils acheta des sacs de plumes, mais
il ne réussit pas davantage à remplir la case.

Le troisième fils -qui eut l’héritage- n’acheta qu’un
seul objet. C’était une bougie. Il attendit la nuit,
alluma la bougie et emplit la case de lumière.


Jean-Claude Carrière
Le cercle des menteurs
Contes philosophiques du monde entier
Arrêt sur image
Le 19/06/2007
Dimensions : 40 x 45, 40 x 50, 30 x 35 cm
Arrêt sur image…Une série de caissons téléviseurs…

A l’extérieur de chacun, au centre du verre de l’écran, s’inscrit le mot « Fin »,
Ou parfois, « The end ».
A l’intérieur, lorsque l’œil franchit cette paroi, s’étend une image de fin de film.
Celle d’un autre monde, inaccessible et protégé.

Dans un enchevêtrement de symboles de la nature et de substituts de tendresse,
Une vision diffuse la lumière, et ouvre sur l’infini et le verre. (1)

Arrêt sur image, ou des débuts du « bon usage de la lenteur ». (2)
Arrêt sur ces 45 images secondes.

Rêver, attendre, cueillir ces « lambeaux de rêves ». (3)

Ecouter, voir, suspendre le temps afin qu’il ne nous bouscule plus ;
45 images secondes et puis le mot « Fin », s’abandonner à la rêverie,
« Une matière d’être », un accès à l’être. (4)

Douceur, lenteur, paix, telle est la devise de la rêverie en anima. (5)


(1) Marielle Ernould-Gandouet
(2) Pierre Sansot
(3) Pierre Restany
(4) Gaston Bachelard
(5) Gaston Bachelard

La nourcerie
Le 29/06/2006
Dimensions : L 50 x l 35 x P 20 cm

“La nourcerie” ou l’histoire de l’objet transitionnel

 Pour évoquer la “MEMOIRE” Serge Mansau a puisé dans l’univers de l’enfance à partir d’un modèle archaïque de “nounours” trouvé dans une brocante et réalisé en verre.

 Dans ces curieux oursons vitrifiés, un clin d’œil lancé avec humour par Serge MANSAU, à la fois tendre, émouvant et violent.

 “MEMOIRE” des confidences faites à son “nounours” qui ne se délivrait jamais de la parole donnée.

 Ces oursons symboliques sont autant d’étapes à ses pérégrinations obligées.
 Voyageurs immobiles des peurs et des joies de l’enfance, initiateurs d’un passé gravé dans sa “MEMOIRE”.


Estelle MANSAU