Raymond MARTINEZ

Né en / Born in 1944 – France –

Musée des Arts Décoratifs, Bordeaux, France.

Kunstsammlungen der Veste Coburg, Coburg, Allemagne.

Musée du Verre, Sars-Poteries, France.

Fonds Régional d’Art Contemporain de Normandie, Rouen, France.

Saxe Colection, San Francisco.

Musée de Belfort, France.

Galerie Internationale du Verre, Serge Lechaczynski, Biot, France.

Les oeuvres de Raymond MARTINEZ

La petite calanque
Le 14/08/2023
Dimensions : L25 x H29 x P15 cm
Méduse
Le 14/08/2023
Dimensions : L35 x H30 x P12 cm
Où tu iras j’irai
Le 14/08/2023
Dimensions : L34 x H39 x P10 cm
La porte étroite I
Le 14/08/2023
Dimensions : L48 x H15 x P12 cm
La porte étroite III
Le 14/08/2023
Dimensions : L48 x H15 x P12 cm
La porte étroite II
Le 14/08/2023
Dimensions : L50 x H14,5 x P12 cm
La Grande Calanque
Le 11/08/2023
Dimensions : L25 x H29 x P15 cm
Lève toi et marche
Le 11/08/2023
Dimensions : L27 x H42 x P10 cm
La Moyenne Calanque
Le 11/08/2023
Dimensions : L30 x H33 x P14 cm
Migrations
Le 29/12/2022
Dimensions : 37 x 40 x 20 cm
Migrants
Le 23/12/2022
Dimensions : 37 x 38 x 20 cm
Méditation avant la Migration
Le 23/12/2022
Dimensions : 43.5 x 36 x 12 cm
Bocca della verita II
Le 22/07/2019
Dimensions : 45 x 70 x 20 cm
Bocca della verita II
Bocca dela verita I
Le 22/07/2019
Dimensions : 37 x 56 x 20 cm
Bocca della verita III
Le 22/07/2019
Dimensions : 34 x 55 x 20 cm
Printemps
Le 07/07/2018
Dimensions : D52 x P12 cm
Printemps
Etrange été
Le 07/07/2018
Dimensions : D43 x P12 cm
Automne
Le 07/07/2018
Dimensions : D43 x P10 cm
Hiver
Le 07/07/2018
Dimensions : D48 x P10 cm
Dualité
Le 07/07/2017
Dimensions : 20 x 52 x 22 cm
Dualité
Dualité
Le 07/07/2017
Dimensions : 20 x 56 x 16 cm
Dualité
Le 07/07/2017
Dimensions : 17 x 53 x 20 cm
« Dis-moi tes songes »
Le 08/07/2016
Dimensions : Ø 42x11 cm
« Dis-moi tes songes »
« Battre les cartes »
Le 08/07/2016
Dimensions : Ø 42x11 cm
Cycle du Double “Je est un autre”
Le 04/07/2015
Dimensions : 30x29x14cm
Cycle du Double « Désir de silence »
Le 04/07/2015
Dimensions : 28.5x30x15.5
Cycle du Double « Soir infini »
Le 04/07/2015
Dimensions : 29x28x16
Migré
Le 15/09/2013
Dimensions : 32x18x12
Migré
Cycle de la méduse
Le 15/09/2013
Dimensions : 27x33x13
Cycle de la méduse
Le 15/09/2013
Dimensions : 26x33x12
Cycle de la méduse
Le 15/09/2013
Dimensions : 23x33x10
La Dame de Shanghai
Le 13/06/2012
Dimensions : 90 x 90 x 80 cm

L’abîme d’un miroir…
Sous la protection d’une puissante vigne centenaire, l’étroite terrasse renouvelle ma perception du paysage… Collines silencieuses, toujours plus lointaines, chargées aujourd’hui d’une force sévère que je ne percevais pas quelques mois auparavant… 
Reconstruire, doucement, fermement, une architecture intérieure ; approcher ce« château de l’âme », introuvable et pourtant nécessaire… Une fois encore le fleuve du temps disloque mes certitudes et me remet à nu…
Travailler sur le déplacement, la faille, la fêlure ; plonger dans un chaos de cristal ; casser, chauffer, ressouder très lentement les blocs, pousser, repousser les pierres de verre à l’aide d’un bâton qui s’enflamme et se brise… Suspendre ce magma qui s’étire et se dresse au bord de l’abîme d’un miroir… Plus que l’œuvre réalisée et refermée, je cherche son écho, ses résonances visuelles, une ouverture véritable…
Dame de Shanghai réfugiée dans le Palais des glaces, je contemple les reflets de ta fuite et de ta liberté…
- Raymond Martinez  Lurs, mai 2012
Ariane et Dionysos
Le 22/06/2011
Dimensions : 41 x 37 x 12 cm
Présence obscure et nécessaire.

Je ne suis pas coloriste et j´entretiens un rapport difficile avec la couleur…

Ressouvenances de l´enfance ?
Dans mon village de pêcheurs au sud de Marseille, les couleurs semblaient bannies, broyées par la lumière…
Seuls, les bleus intenses du ciel et de la mer s´affrontaient, séparation irrémédiable sur la ligne d´horizon.
Promenades dans les rochers, de plus en plus fréquentes, de plus en plus lointaines. De collines en criques, je suis allé un jour jusqu´à une calanque qui s´appelle Sormiou. Sur la droite de la falaise, tout au bout, après avoir franchi un chaos de blocs j´ai pénétré dans un ailleurs...
Impossible d´oublier l´immense joie que j´ai ressentie dans la grotte marine… Le ciel et la mer fusionnés, réconciliés.
Lors de mes études d´art j´ai eu l´obligation fréquente d´explorer la polychromie… Invariablement et au dernier moment j´éprouvais le besoin impérieux de recouvrir mon travail d´un glacis coloré pour assourdir et unifier l´ensemble…

Plus tard, j´ai affirmé mon désir et ma soif de monochromie. Je n´ai toujours pas épuisé la célébration de la couleur bleue. Présence obscure et nécessaire, elle parcourt, sous tend et traverse mes recherches. J’ai besoin d´elle pour dire et redire les métaphores qui me hantent.

L´expérience du monochrome ne relève pas de la matière colorée ; jamais anecdotique, toujours profonde, presque tyrannique, elle ouvre à une métaphysique du regard.
Hidden serenity
Le 16/06/2010

… murmure d’une polychromie incertaine…

Tu m’avais parlé de son texte, lucide, lapidaire…. Les profondes résonances de son propos rencontraient étrangement la marche obscure des affaires du monde… Mais il était aussi question de cette femme artiste, talentueuse et inquiète, cherchant dans la création, un baume souverain pour effacer les blessures de son âme… J’étais envahi par ces clameurs lointaines… Les mots d’Héraclite, le fleuve du temps ; les enseignements du bouddha, l’impermanence de nos réalités humaines ; posture magique de Proust, énergie vitale, écriture, respiration… Je voulais soudain travailler sur l’illusion, les reflets virtuels, questionner la vérité mensongère d’un miroir… Peu à peu, j’ai inscrit dans la chair du verre certains signes du bonheur : sourires, grappes de vigne, couleurs de feu… Toutes ces prémices propices à l’ivresse du corps et de l’esprit… Je pouvais maintenant percevoir une scène secrète chargée de joie et de solitude… Mais il fallait protéger cette sérénité cachée ! Dresser une carapace puissante, marteler la douceur du plomb, encaustiquer, déshabiller les couleurs, laisser seulement subsister l’émouvant murmure d’une polychromie incertaine… Je voulais quelque chose de flottant, d’insaisissable, un morceau de silence, je désirais dématérialiser le refuge que j’avais trouvé, le rendre inviolable…

Lurs, le 19 mai 2010

 

Prélude
Le 04/06/2009
Dimensions : 60 x 20 x 20 cm
Au fond du golfe, la ville parfaite.

Splendeur de la Méditerranée, immensité des collines ; au fond du
golfe, la ville parfaite…
Dans toute rencontre humaine, un moment culmine, jamais dépassé…
Je refuse et renvoie à plus tard le moment de retourner dans les
embouteillages de Marseille…
Et si on se quittait, maintenant ! Pour toujours…
… Navré… Désolé… Des mots… Plus rien à dire… J’assiste au triomphe
implacable de ses impossibilités.
Mémoire, présent, demain, traversent en permanence l’atelier…
Serge regarde mon lieu de travail comme toujours, en silence… Il n’a pas
besoin de mots dans ces instants là, il comprend tout, prend la mesure
de l’énergie, évalue les blessures, constate les blocages, errances,
recherches … je lui parle du mythe d’Ariane, de ses démêlés avec
Thésée ! Aux portes du labyrinthe, elle reste en attente, dehors et
dedans, présente et absente ! Sans perdre le fil ténu de son lien qui
se déroule et s’enfonce au cœur de l’inconnu… Amour scellé dans la
distance, éloignement subtil, impossible fusion…
« Tu sais, me dit-il soudain, le prochain thème des Verriales sera :
positive and negative space » !

Lurs, 22 mai 2009
Raymond Martinez

Péripétie
Le 04/06/2009
Dimensions : 60 x 20 x 20 cm
Au fond du golfe, la ville parfaite.

Splendeur de la Méditerranée, immensité des collines ; au fond du
golfe, la ville parfaite…
Dans toute rencontre humaine, un moment culmine, jamais dépassé…
Je refuse et renvoie à plus tard le moment de retourner dans les
embouteillages de Marseille…
Et si on se quittait, maintenant ! Pour toujours…
… Navré… Désolé… Des mots… Plus rien à dire… J’assiste au triomphe
implacable de ses impossibilités.
Mémoire, présent, demain, traversent en permanence l’atelier…
Serge regarde mon lieu de travail comme toujours, en silence… Il n’a pas
besoin de mots dans ces instants là, il comprend tout, prend la mesure
de l’énergie, évalue les blessures, constate les blocages, errances,
recherches … je lui parle du mythe d’Ariane, de ses démêlés avec
Thésée ! Aux portes du labyrinthe, elle reste en attente, dehors et
dedans, présente et absente ! Sans perdre le fil ténu de son lien qui
se déroule et s’enfonce au cœur de l’inconnu… Amour scellé dans la
distance, éloignement subtil, impossible fusion…
« Tu sais, me dit-il soudain, le prochain thème des Verriales sera :
positive and negative space » !

Lurs, 22 mai 2009
Raymond Martinez

Lumière du Nord
Le 17/06/2008
Dimensions : 63 x 36 x 24 cm.
A dos d’âne la première fois

Deir- el- Bahari…Montagne de la reine Hatchepsout…
J’ai découvert ton mausolée à dos d’âne la première fois….
Le guide nous avait menés par le sentier de la montagne ;  la révélation fut brutale, absolue… Une cascade de pierre qui ruisselle de la falaise ; ici,souffle tellurique et forces cosmiques sont les membres d’un grand corps unique.
Nous nous sommes attardés si longtemps sous les arcades orthogonales….Terrasses foudroyées de
chaleur, plans inclinés qui te portent en douceur d’une vision à l’autre… Le soleil déclinait…
Rolland discutait avec les gardiens, je me glissais dans la chapelle… Les pierres devaient témoigner ta splendeur, ton existence pour des millions d’années : elles avaient été creusées,usurpées, recouvertes de signes… Ils avaient martelé ton nom, ton visage, ta mémoire…
Mais nous t’avons retrouvée le soir même dans le gigantesque chaos de Karnak .
D’une beauté telle, ton obélisque irradiait dans la nuit, tes pires ennemis n’avaient pu se résoudre à le détruire !
Rien n’arrête une lumière qui surgit.
 
Louqsor-Lurs
mai 2008
Raymond Martinez.

Scenario à Venus
Le 19/06/2007
Dimensions : Diameter 48 cm.
Chemin de traverse

Tout en préparant l’exposition pour les Archives Départementales de la Ville de Digne, j’ai découvert un chemin de traverse qui s’appelle Vénus…

Serge m’avait évoqué l’étrange fascination de Michel pour la jeune femme de Milo, perdue au bout d’un interminable couloir du Louvre…
Je voulus m’en approcher en oubliant tout ce que je savais d’elle, renoncer à l’immense corpus de rêveries engendré par cette spirale de marbre, ne plus m’attacher à rechercher les chiffres cachés dans la douceur du buste, ou l’inquiète tension du visage…
Tantôt je touche à l’opacité d’une présence irrégulière et singulière, parfois je perds la belle inconnue au profit d’un ensemble de volumes géométriques délicieusement agencés, anticipation lumineuse d’une savante composition cubiste…

J’ai commencé à faire circuler le feu et le verre autour de cette contradiction, j’ai cherché dans des miroirs convexes à capter des reflets, j’ai projeté des citations précises qui se disloquaient doucement.

Je distends les certitudes de la beauté, plus que jamais, je cerne les ambiguïtés du  verre qui traque la part d’ombre et de lumière d’une icône immémoriale…


Lurs, Hiver 2007

Tryptique pour Massada
Le 29/06/2006

Le silence des nuits

 Maintenant que mes voyages réels s’éloignent de plus en plus, je commence à marcher à l’intérieur de moi-même. Je m’interroge sur la nature des images et des émotions qui me traversent…
Je demande régulièrement à Isabelle ce qu’elle en pense… Elle se plaint et pointe le fait que je n’écoute pas ses réponses…
 Ce n’est pas aussi simple ni aussi cruel ; je me sers de ses contributions pour mieux percevoir les mirages qui scintillent parfois à la surface des eaux noires de la mémoire.
 Nous sommes allés voici plusieurs années en Israël, nous avions des curiosités différentes et pratiquions une amicale autonomie mais nous sommes allés ensemble à Massada.
 Je lui ai dit lors de son dernier séjour : viens dans l’atelier, je veux te montrer un ensemble de trois pièces, j’ai besoin de ton regard.
 J’avais décidé de faire un travail sur l’oubli dans cette maison mais je maîtrise rarement mes désirs ou je me trompe souvent sur leurs couleurs véritables. Ils sont comme ces accessoires du théâtre baroque que tu retournes brusquement par un changement d’éclairage.
 Tout est revenu avec violence, précision. J’ai repris le sentier du serpent, je me suis avancé sur
l’immense esplanade, j’avais à l’esprit les phrases écrites par Flavius Josephe…
 Je n’ai pas retenu le soleil foudroyant, la splendeur des thermes, ni l’arachnéenne beauté du palais septentrional, j’ai suivi le récit qui conduit à la fin du siège.
 Doucement, avec précaution, avec respect, j’ai essayé de retrouver le silence des nuits la haut dans la citadelle.

Lurs, mai 2006
Raymond martinez